Animateur : Albert PASCAL
Sur son éperon rocheux, imperturbable, le castellas d’Aumelas observe les marcheurs qui ont osé défier les sautes d’humeur du ciel méditerranéen. Du fond de la vallée de la Rouvièges qui abrite le village d’Aumelas, nous abordons le sentier qui nous conduira sur le causse éponyme du village.
Après quelques centaines de mètres, nous retrouvons un vieil ami, l’arbre du Ténéré (un poirier à feuilles d’amandier, Pyrus spinosa). Dans son simple appareil hivernal, seul au milieu de nulle part, il attendait notre passage. Plus loin, nous guettait un autre solitaire, le télégraphe de Chappe ; les bras ballants, il ne fut pas insensible à nos compliments. Fier successeur des communications optiques par fumée, des marathoniens et des estafettes, il a fait une carrière complète avant d’être mis à la retraite. Une chirurgie esthétique lui a redonné le moral et, avec la sérénité des vieillards, il a constaté l’évolution rapide des technologies de la communication, le morse international et ses signaux lumineux, sonores ou gestuels, puis le téléphone, la radio, le Web et, enfin, le « téléphone arabe » modernisé : les réseaux sociaux .
Poursuivant notre marche, nous atteignons le belvédère qui domine Sant Bausèli de la seuva, Saint Bauzille de la Sylve (seuva = sylve = forêt), avant de faire une boucle dans la plaine et de remonter sur le plateau. Devant nous, la vallée de l’Hérault et les paysages montagneux. Derrière nous, un chemin de croix et la chapelle de Saint-Antoine. Mais que les incrédules se rassurent, notre marche du jour ressembla davantage à un long fleuve tranquille qu’à un chemin de douleurs. Et quant à se perdre, Saint-Antoine nous avait confiés à Albert .
Yves CAHN
Photos : Yves CAHN
Une réflexion au sujet de « Jeudi 16 janvier 2020 : Le télégraphe. »
Merci pour ce très joli commentaire ! Mireille