Jeudi 20 février 2020 : BRÉNAS

Animateur : René BRISSET

Emmenés par René Brisset, dans un pays qui n’a guère de secret pour lui, nous nous doutions que nous tomberions sous le charme de ses paysages. En nous rendant sur le lieu de départ de la marche du jour, discrètement nous avons frôlé et salué la belle que nous croyions endormie. Pour toute réponse, l’éblouissement de son miroir argenté. Miroir aux alouettes ? Méfiez-vous des eaux qui dorment !  Et puis, par une route étroite, sinueuse et forestière, nous avons atteint le village de Brenas.
Le légionnaire romain Brennius lui aurait-il donné son nom ? Et si le bouclier de Brennus, du nom d’un sculpteur parisien et trophée bien connu du monde du rugby, ne semble pas avoir de rapport avec notre village, René nous avait préparé une mise en jambe sportive, une dénivelée de 200 mètres et ce dès le départ.
Brenas, un vieux village typique de la région, ses maisons aux pierres d’origine volcanique et la quiétude de son environnement. L’ascension réussie, nous trouvons un chemin forestier, sans cailloux, qui nous mène à Vernazoubres, un autre charmant village.
Notre marche a la forme d’une grande goutte d’eau dans un paysage tourmenté. Sur une première crête, nous apercevons le Salagou. Sur la crête suivante, nos yeux découvrent des rondeurs boisées, des combes, des parcelles cultivées d’un vert tendre, un dyke volcanique, vestige de temps immémoriaux, et les ruines lointaines du château de Malavieille. Un moment de grâce ; tous les marcheurs se sont tus, touchés par la beauté des lieux.
L’heure du retour a sonné. Sur notre route, nous retrouvons la belle du Salagou. Elle s’était parée d’une robe au bleu profond. Comment, alors, ne pas penser à la chanson de Gilles Vigneault .

J’ai pour toi un lac quelque part au monde
Un beau lac tout bleu
Comme un œil ouvert sur la nuit profonde
Un cristal frileux
Qui tremble à ton nom comme tremble feuille
À brise d’automne et chanson d’hiver
S’y mire le temps, s’y meurent et s’y cueillent
Mes jours à l’endroit, mes nuits à l’envers.

Merci à toi, René, pour tant d’émotion.

Yves CAHN

Photos Yves CAHN