Mais ils sont où ?
Mais ils sont où les randonneurs de la MAS ? Les absents ont souvent tort, ce fut encore vrai ce dimanche car la journée a été exceptionnelle ! Nous n’étions donc que 9 à jouir des panoramas de la vallée et l’entrée des gorges du Tarn à partir des Puech et éperons rocheux dominant le Tarn du côté de Rivière sur Tarn.
Et puis joyau de la journée, les 29 « caves d’Entre-Deux-Monts », magnifique enchevêtrement de caves à vin au toit de lauze. Des murs mitoyens et des toits communs donnent à l’ensemble cette unité architecturale. A l’exception des portes, il n’y a que de la pierre, les lauzes étant soutenues par de puissantes voûtes de pierres. Grand privilège pour notre déjeuner, pris dans cet environnement précieux, une cave étant équipée de confortables bancs de pierres. Je crois que nous avons tous été captivé par la beauté rustique des lieux mais aussi parce que ces caves sont uniques et que ce sentiment de « jamais vu » les magnifient.
Merci Christophe pour cette découverte.
Jacques Grosse
Le Piedestal
Nonobstant l’heure très matinale, malgré les prévisions météorologiques alarmistes (1), en dépit des difficultés annoncées et des considérations techniques rebutantes : –km, D+ — m, P-T- ; 9 randonneurs étaient au rendez-vous pour ce qui se révèlera une superbe et inédite randonnée, car elle est en grande partie non balisée .
Elle commence par la montée vers le Piédestal (2) en passant par le Château de Peyrelade (3) à travers les sous-bois encore légèrement humides. Arrivés sur le Puech de Fontaneilles, nous nous sommes déplacés de points de vue en points de vue pour admirer de magnifiques panoramas sur les vallées environnantes, tout en regardant le ballet des vautours au-dessus et autour de nous. En direction du Puech de Suège que nous gravirons dans l’après-midi, nous faisons la pause déjeuner au milieu d’un petit trésor caché de l’Aveyron : le hameau de caves semi-troglodytiques d’Entre-Deux-Monts. (4). Le Puech de Suège dont l’ascension, relativement rapide à travers des champs fleuris, au milieu de papillons multicolores, offre aux regards de nouveaux et beaux paysages. La randonnée se termine comme elle a commencé en traversant « le coteau des cerisiers » … sur ce coteau sont plantés des centaines de cerisiers de différentes variétés.
Sur le parking, « cerise sur le gâteau », Christophe nous offre une récompense inattendue pour nos efforts : une boisson fraiche légèrement pétillante et houblonnée. Nous avons vraiment passé une belle journée. Merci Christophe
René POHL
1 : Qui trop regarde la météo……
2 : A la fin du XIXème siècle, trois prêtres (l’Abbé Lubac, l’Abbé Cazes et l’Abbé Pineau), entreprirent le faramineux projet d’ériger une statue de la Vierge Marie sur le Puech de Fontaneilles, qui pourrait être aperçue de tous les horizons, des Causses et du Lévezou. La construction du piédestal ne fut pas sans peine. Une dizaine d’ouvriers s’y attelèrent pendant deux années. Les villageois participèrent bénévolement pour créer un chemin d’accès afin d’acheminer les matériaux nécessaires au chantier. L’eau d’une source, découverte au début du chemin, fut recueillie dans des barriques et servit à la confection du mortier. La pierre fut extraite et taillée sur place.
Le piédestal terminé n’attendait plus que la statue de la Vierge qui, commandée en Belgique, ne vînt jamais. Escroquerie, mensonges, détournement de fonds… nul ne sait ce qui s’est réellement passé.
Le projet d’un couronnement servant de support à un flambeau, consacré à la mémoire des 15 000 Rouergats tombés pour la France durant la Grande Guerre, ne put malheureusement pas aboutir, la seconde guerre mondiale de 1939-45 empêchant ce beau projet. La croix actuelle fut érigée en 1973.
3 : Majestueuse forteresse médiévale du XIIème siècle bâtie sur un éperon rocheux dominant l’entrée des Gorges du Tarn.
Construit entre le XIIème et le XVIème siècle, le Château de Peyrelade constituait au Moyen-Age l’une des plus importantes forteresses du Rouergue, grâce à la position de son rocher-donjon naturel qui lui permettait de contrôler la vallée du Tarn. Aujourd’hui, la visite guidée permet de découvrir l’histoire mouvementée du site, son architecture très particulière, ainsi que les nombreux travaux de restauration et de fouilles entrepris depuis 30 ans. La visite se termine par l’ascension sur le rocher qui offre un panorama superbe sur le secteur de la vallée et des Gorges du Tarn.
4: Aménagé entre le Puech de Fontaneilles et le Puech de Suège, le village troglodytique compte 29 caves. Orientées au nord, elles épousent les pentes du terrain et se confondent avec la nature environnante. Autrefois, chaque viticulteur possédait sa cave à vin adossée à l’éboulis. Les fleurines assurant une conservation du vin exceptionnelle. À l’image des caves de Roquefort.
Les pièces sont soutenues par de puissantes voûtes de pierres couvertes par un toit de lauzes (pierres calcaires plates). Ces petits espaces sont conçus pour un maximum de fraîcheur, afin de conserver le vin tout en le bonifiant. Dans chaque cave, on trouvait 3 à 4 tonneaux contenant tous 1 000 à 4 000 litres de vin.
La naissance du village d’Entre-Deux-Monts, c’est aussi l’histoire du déclin du village fortifié de Compeyre. Les registres des impôts nous enseignent que, lors de la Guerre de 100 ans (1337-1453), les coteaux de la région étaient couverts de vignes au cépage “Gamay”. Compeyre-la-Catholique avait le monopole du vin dans la vallée. Jusqu’aux guerres de religions, où elle fut pillée, ses caves et ses tonneaux éventrés. La “Banque des vins des Gorges du Tarn” était détruite, portant au village un coup mortel. « Compeyre a maintenant perdu tout son commerce », déclarera le curé de Compeyre, dans des textes signés de la plume de l’évêché de Rodez (1771). Au XVIIIe siècle, de nouveaux lieux favorables à l’implantation de caves furent trouvés, et les vignerons de la vallée du Tarn construisirent leurs propres villages. C’est ainsi que naquit Entre-Deux-Monts.
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